Projection « La ferme des animaux »
Nous vous invitons à une projection ce mercredi 16 avril à 20h30 au Caracole-neur (260 Chaussée de Louvain à Bouge (Namur) ) de l’adaptation en long-métrage d’animation du roman de George Orwell « La ferme des animaux ».
Les animaux d’une ferme sont opprimés par un fermier brutal et stupide, John, dont la ressemblance avec le tsar Nicolas II est volontaire. Lorsqu’un vieux cochon, Sage l’Ancien — métaphore pour Karl Marx ou Lénine —, leur fait prendre conscience de leur aliénation. Ils se rebellent alors, chassent le fermier et créent une société égalitaire, gouvernée par les plus malins d’entre eux, les cochons. À leur tête, Boule de Suif (Trotsky) et César (Staline) édictent de nouvelles lois peintes sur les murs de la grange, en particulier ce commandement révolutionnaire : « Tous les animaux sont égaux ». Les premiers résultats sont encourageants, avec de bonnes récoltes et un projet de construction de moulins à vent pour générer de l’électricité.
Mais César évince bientôt Boule de Suif et le fait exécuter sans procès par ses chiens (symbolisant le KGB) et s’empare du pouvoir. Les cochons — seuls animaux parlants — bénéficient d’un régime de faveur et portent des costumes, tandis que les tentatives de résistance sont aussitôt réprimées. Par exemple, dans une scène mémorable qui ne manque pas d’évoquer les purges staliniennes, les poules sont contraintes d’avouer leurs crimes, puis exécutées. La ferme est désormais entourée de fils de fer barbelés et une véritable dictature se met en place. Il est clair que les fomenteurs de la révolution ont trahi leurs idéaux : on ne les distingue plus des tyrans qu’ils ont renversés. Une nouvelle inscription apparaît sur le mur : « Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres ». La révolte gronde et gagne les fermes voisines…
Cette version atténue la virulence du roman, mais lui reste assez fidèle à l’exception de l’épilogue. Chez Orwell les animaux épuisés et désespérés assistent impuissants au festin des cochons avec leurs associés humains, alors qu’ici, aidés par les animaux de fermes avoisinantes, ils se révoltent avec succès contre les cochons. Cette dernière est cependant pleinement justifiée étant donné que Staline est mort durant la production du film.